De Marseille et la Côte Bleue au Luberon

Notre aventure débute en plein cœur de Marseille, dès le parvis de la gare Saint-Charles. Parfaitement située, elle permet de rejoindre rapidement le Vieux-Port, centre névralgique de la Cité Phocéenne. D’ici on vagabonde à notre guise le long du port à chercher le mât le plus haut et le bateau le plus beau. Très vite, nous retrouvons les dédales étroits et fleuris du Panier. C’est un quartier en très grande partie piétonnisé, de quoi inspirer à la flânerie. C’est donc au hasard de venelles qui montent et descendent que nous nous promenons. Du côté de la rue du Panier, puis vers la rue du Petit-Puits et ses boutiques artisanales jusqu’à terminer sur la place de Lenche toujours très animée.

Impossible de venir jusqu’au Panier sans faire un tour par le Mucem, sa passerelle et ses jardins. Nous retrouvons ensuite la gare pour poursuivre notre aventure qui ne fait que commencer.

Embarquez dans le train de la Côte Bleue

Nous embarquons sur l’une des plus atypiques lignes ferroviaires de Provence et même de France. Cette dernière, accrochée à flanc de falaise, traverse le chaos du massif de la Nerthe et file jusqu’à Miramas en longeant la mer.
La particularité de ce train c’est d’offrir certaines vues que lui seul permet d’admirer. Quel privilège ! On filtre avec le quartier de l’Estaque, quelques calanques secrètes et les falaises qui tombent à pic. Les yeux rivés vers le large et ce bleu étincelant qu’on ne cesse d’admirer. Peut-on rêver meilleur passager que la Méditerranée elle-même ?

Le voyage jalonné de 23 tunnels, 18 viaducs, 2 ponts et 1 canal, promet alors d’être grandiose. En fonction de vos envies, vous pourrez rejoindre Miramas sur un aller direct ou multiplier les arrêts à Niolon, Carry-le-Rouet ou Sausset-les-Pins pour piquer une tête.

De notre côté, nous optons pour un stop à Martigues qu’on aime surnommer “la Venise Provençal”. On saute dans un bus pour gagner le centre-ville, juste à temps pour profiter des lumières de fin de journée qui illuminent l’île (avis aux photographies, mais pas que !).

→ La trace de notre parcours est à retrouver ici.

Bien que Martigues soit une petite ville, elle n’en reste pas moins agréable et surprenante. Pour la visiter, il faut d’abord cerner sa composition en trois quartiers à l’ambiance bien différente : l’île, Ferrières et Jonquières. Reliés par des ponts, il est aussi tout à fait possible de rejoindre ses quartiers entre eux par le biais d’une navette maritime gratuite (les trajets sont courts mais très sympa à faire).

Inévitablement, notre journée d’exploration de Martigues débute au sein de l’île, quartier principal et historique où règne un air de dolce vita. Les tons pastel, le petit port du miroir aux oiseaux, une église baroque provençale majestueuse, ce n’est pas étonnant que de nombreux peintres se soient inspirés du quartier.

Nous suivons les embruns qui nous guide le long du canal galliffet jusqu’à l’étang de Berre où nous retrouvons le parc de la rode. Si l’envie vous dit, vous pourriez vous baigner à la plage de Ferrières en chemin. De l’autre côté de l’étang, aux allures de mer intérieure, la Sainte-Victoire se dresse comme une vigie au milieu de la Provence.

Il est l’heure de rejoindre notre prochaine étape. Toujours de manière la plus décarbonée possible, nous optons pour le bus qui se prend facilement depuis la place des Aires : direction Istres.

Visite d’Istres

Pour découvrir Istres nous avons suivi deux itinéraires proposés par l’office de tourisme. Le premier “d’un beau regard à l’autre” nous a mené le long de l’étang de Berre, au cœur d’une belle pinède où les possibles arrêts baignade et contemplation sont nombreux. Un peu plus tard, en regagnant le centre historique, nous avons suivi un parcours sonore balisé par 12 arrêts au départ de la porte d’Arles. Ce dernier nous plonge dans l’époque médiévale avec plein d’anecdote sur les petites ruelles, anciens lavoirs, fours à pain et rôle de certaines vieilles bâtisses. Le clou du parcours se termine sur le parvis de l’église Notre-Dame-de-Beauvoir où vous pourrez profiter d’une belle vue sur l’étang de l’Olivier.

→ Notre parcours à Martigues est à retrouver ici et celui d’Istres là.

Dès notre arrivée en bus à Salon-de-Provence, le coup de cœur est immédiat. Les maisons élancées et le centre historique élégant sont une preuve du passé commerçant florissant que la ville a connu grâce à l’huile et au savon. Y persiste une des plus célèbres savonneries : Marius Fabre. D’ailleurs, nous nous dirigeons à pied vers cette dernière qui propose des visites commentées gratuites. Une bonne manière de découvrir sa fabrication et d’avoir les clés pour reconnaître le vrai savon de Marseille.

Comme toujours, on ne peut que vous recommander de vous promener au fil de vos envies. C’est aussi ça la Provence, se laisser porter par une odeur, un son, une lumière. Dans le centre, vous ne pourrez pas louper la tour de l’Horloge et la fontaine moussue. Enfin, pour prendre un peu de hauteur, filez vers Le château de l’Empéri où la vue sur les toits de Salon-de-Provence vous laissera sans voix.

→ Suivez nos pas à Salon-de-Provence ici.

Ce qu’on adore en bus c’est de pouvoir prendre le temps de contempler le paysage. Et qu’il est beau ce paysage du Luberon. Coloré et intense, à l’image de Reillanne, superbe ville perchée où notre bus marque l’arrêt. De l’ocre, flamboyant, au vert intense de la garrigue et des oliviers, je reste scotchée à la vitre jusqu’à notre arrivée à Manosque.

Nichée entre les collines de la Haute-Provence et sur la rive gauche de la Durance, la ville de Manosque se dérobe au détour d’un virage. Une fois n’est pas coutume, on y retrouve tous les ingrédients qui font le charme de la Provence. Vieilles églises, remparts, fontaines, lavoirs, volets colorés et maisons traditionnelles. Mais deux visites ont particulièrement retenu notre attention.

D’abord, le Centre Giono, en partie dédié à l’artiste Manosquin, situé à l’hôtel Raffin dans une superbe bâtisse provençale. Soldat, rêveur, prisonnier pour ses idées pacifiques, résistant et fidèle à sa ville natale, l’exposition permanente nous invite à suivre les grandes étapes de vie du romancier. Si vous avez le temps, vous pourrez piocher l’une des œuvres (au hasard, le Hussard sur le toit ?) et vous poser dans la petite cour très agréable pour bouquiner.

Un peu plus loin, on vous conseille ensuite de faire un saut à la Cordonnerie Olmeta. Tenue par deux sœurs (adorables), Myriam et Noëlla, ces dernières ont repris le flambeau de l’entreprise familiale. La boutique est coquette, respire l’authenticité et la passion du métier.
Enfin, le samedi matin ne manquez pas le marché de Manosque pour faire le plein de produits locaux.

Vous pourrez prolonger ce séjour en Provence en rejoignant Aix-en-Provence ou en retrouvant Marseille, à votre guise.