Lurs
Montagne de Lure
Banon
Simiane-la-Rotonde
Cette boucle sera un rendez-vous en terre inconnue pour beaucoup d’entre-nous. Une fois quittée l’autoroute des Alpes à La Brillanne, nous ferons dix petits kilomètres pour arriver à son point de départ : Forcalquier la millénaire, que traverse la Via Domitia, construite en 118 a.v. J.-C. pour rallier l’Italie à la péninsule Ibérique. Du haut de la cité où culmine la citadelle, calée entre montagnes de Lure et du Luberon, laissons-nous guider dans un premier émerveillement jusqu’à Mane, toute proche. Enroulé sur sa butte autour d’un double rempart, ce village typique mérite qu’on s’y attarde si on dispose de la journée pour faire l’itinéraire. Dans un prieuré du XIIe, son conservatoire ethnologique propose la visite des jardins de 6000 plantes à parfum et médicinales.
Un peu plus au sud, toujours par la D13, Dauphin sur son éperon offre une vue dégagée courant des coupoles de Saint-Michel l’Observatoire à la forêt de Pelissier, qui s’étend jusqu’à Manosque. Déjà, nous sommes dans l’ambiance des villages des Alpes-de-Haute-Provence qui jalonneront ce parcours. Revenons à Forcalquier et poussons plus au nord par les grands lacets de la D112 en direction de Lurs. Les champs de colza égaient le brun ambiant des paysages en hiver qui troqueront, dès le printemps, leur robe sombre pour une verdeur plus engageante. Bâtie sur le même schéma que Mane, Lurs, proche de la Durance, est une cité de caractère auquel on accède par une route bordée d’oliviers. Comme tant d’autres en Provence, c’est un «village perché». De Lurs, le panorama sur la vallée de la Durance et les montagnes alentour est grandiose.
À deux kilomètres, par la D116, on peut visiter le plus ancien moulin à huile de France encore en activité. Sur la gauche, construite sur un sommet peu avant Sigonce, la chapelle Notre-Dame de Bon-Secours veille sur notre route. Pins et chênes se partagent l’espace jusqu’à la forêt domaniale du Prieuré. Sur l’étroite D16, la stabilité de notre Piaggio 500 MP3 rassure. En contrebas d’un petit pont, la Laye se fraie un chemin entre d’immenses dalles claires. En arrivant à Cruis, entre champs de lavande et garrigues, nous choisissons de suivre la D 951 plein ouest jusqu’à Saint-Etienne-les-Orgues. Ce charmant village sis au pied la montagne de Lure vaut une pause sur sa grand-place de vie. Lorsque la route est praticable, la petite station de Lure (à 13 km) mérite aussi une visite, ne serait-ce que pour découvrir la route qui y conduit en virant à travers les sapinières et la forêt de hêtres du bois de Défends.
Bien qu’elle soit refaite à neuf, ce n’est pas sur la D950 qui s’enfuit vers Banon que vous reprendrez contact avec la civilisation. Même à Banon, réputée pour son fromage de chèvre, vous ne croiserez beaucoup de monde qu’en été. Dans cette partie de la Provence qui tutoie les Alpes, la rudesse participe aux charmes d’une escapade hivernale. La chaleur et les couleurs revenue, il sera bon de redécouvrir ces paysages métamorphosés où l’olivier, qui approche de sa limite septentrionale, côtoie la lavande fine, dont la culture commence dès 600 mètres d’altitude. À l’extrémité sud-ouest du département, voici Simiane la-Rotonde et sa surprenante rotonde romane. Après sa visite, notre parcours revient sur ses pas, ou plutôt sur ses tours de roues, jusqu’au Rocher d’Ongles par les D 51, D12A et D950. Là, une fois passé Limans, la D313 glisse jusqu’à Forcalquier.