La Sainte-Baume
Brignoles
Le Thoronet
Cotignac
L’autoroute A8 qui vous a déposé aux portes de la ville n’est plus qu’un souvenir. À Saint-Maximin, vous entrez de plain-pied dans la Provence historique. Saisissez le fil rouge en repérant l’édifice qui culmine au-dessus des toits. Cette imposante basilique est probablement le plus bel ouvrage gothique de Provence. Pour atteindre la première étape, vous devrez emprunter l’ex-N7. Une bien courte incursion sur la « route des vacances », comme on l’appelait dans les années soixante. À Tourves, vous ne verrez pas d’édifice religieux, mais les ruines du château qui gardait le village. À Rougier par la D1, encore des ruines de château. La « grande route » s’arrête là puisque, après le golf, la D80 qui part à la conquête de la Sainte-Baume pointe son étroit ruban en direction de Nans-les-Pins, avant de l’attaquer par le flanc Nord.
La Sainte-Baume, c’est l’autre géant de Provence, avec son pic de Bertagne culminant à 1042 mètres. À ses pieds s’étalent Aubagne, la métropole marseillaise et la Méditerranée. Mais vous êtes pour l’heure sur sa face septentrionale, à jouer du sélecteur pour relancer la mécanique après chaque épingle, noyée parmi les résineux dont l’ombre est parfois si dense qu’elle peut annihiler le jour. En débouchant sur le plateau, le parcours invite le voyageur pressé à désescalader la montagne par l’Est. Vous pourrez aussi aller à l’opposé visiter l’hostellerie, à seulement trois kilomètres. Dans cette maison massive, ouverte à tous par les sœurs et frères dominicains, il est possible de se restaurer, dormir ou prier suivant le désir de l’instant.
Repus, vous repartirez à travers les chênes, érables et noisetiers jusqu’à Mazaugues, dont les glacières alimentaient jadis Marseille et Roquebrussanne, autre village au cachet original. On dit que son église Saint-Sauveur servit d’ébauche à la basilique de Saint-Maximin. Les plus audacieux pourront tirer un boulet jusqu’au circuit Paul Ricard, distant de 20 km, alors que les respectueux du tracé préféreront la D5 qui, sur le contrefort de la montagne de la Loube, s’enfuit vers Brignoles la médiévale. Après tant de sites naturels, cette petite ville passerait pour une capitale. En été, il fait bon s’y rafraîchir. Et si le soleil chauffe encore trop votre cuir, partez vous réfugier sur les rives du lac de Carcès. Hors saison, la circulation est inexistante sur la route qui longe le Caramy.
À partir de Vins-sur-Caramy, la voie devient étroite, tandis que se dresse sur la gauche un joli château transformé en chambre d’hôtes. Souvenir des mines de bauxite qui foisonnaient autour du village, les terres rouges mangent les abords de la D24 jusqu’à l’arrivée au lac. Vignes et oliviers se côtoient. Avant de contourner la paisible étendue, vous aurez à cœur de visiter l’abbaye du Thoronet, point d’orgue de ce parcours historique. Cachée dans la forêt de la Barbousière, cette abbaye issue de l’ordre de Cîteaux est connue à travers le monde et classée monument historique. Repartez par la même route goûter à la fraîcheur d’une course bucolique en bordure de lac, jusqu’à Carcès, cité fortifiée. La D562, puis la D3 vous guideront entre les domaines viticoles certifiés Côte de Provence jusqu’à Entrecastaux.
À 9 km par la D45, Cotignac est placé sous la protection du célèbre rocher abritant des habitations troglodytes. Avant d’y monter, une halte en terrasse sur la place plantée de platanes ne sera pas de refus. Au passage de Montfort, levez les yeux pour apercevoir son majestueux du château. Peut-être vous y distinguerez-vous les silhouettes de Templiers, ou celle de l’OVNI qui fut observé en 1968. La route longeant l’Argens n’est qu’émerveillements. Elle serpente dans le bois de Correns avant de s’immiscer dans les gorges fréquentées par les grimpeurs. À Barjols, où l’eau jaillit des fontaines, il ne reste que les vestiges du château de Pontevès érigé au XIVème siècle. Sur la D560 qui vous ramène à Saint-Maximin, Brue-Auriac donne l’occasion de croiser une dernière chapelle, celle de Notre-Dame, magnifique avec son prieuré.