« En tant que président du Comité Régional de Tourisme de la Région Sud, je ne peux que m’opposer avec fermeté à la proposition du Premier ministre de supprimer deux jours fériés aussi symboliques et essentiels que le 8 mai et le lundi de Pâques.
Faire cette annonce au lendemain du 14 juillet, en l’année des 80 ans de la capitulation du IIIe Reich, c’est non seulement une erreur politique, mais surtout une faute contre la mémoire. Le 8 mai n’est pas un jour ordinaire : c’est celui de la victoire de la liberté sur la barbarie nazie. Le supprimer, c’est effacer une page fondamentale de notre Histoire nationale et européenne.
Quant au lundi de Pâques, il fait partie de ces moments de respiration partagée, de traditions, de rassemblements familiaux, de spiritualité pour certains — et de reprise de souffle pour tous.
Sur le fond économique, cette proposition est tout aussi incompréhensible. À l’heure où notre pays traverse des temps troublés, le tourisme est l’un des rares secteurs qui tient bon, qui crée de l’emploi, qui rayonne à l’international et qui donne du bonheur aux Français. Ce sont ces fameux « ponts » qui permettent à des millions de familles de partir, de s’évader, de consommer, de vivre ensemble. Ce sont ces jours-là qui irriguent nos territoires, de nos villages à nos grandes stations balnéaires, de nos campagnes à nos sommets alpins.
Faire porter l’effort sur l’économie du tourisme, l’économie du bonheur, de l’apaisement, de la cohésion, est un contresens total.
Nous sommes prêts à discuter des grandes orientations de notre pays, mais pas en sacrifiant notre mémoire ni nos piliers collectifs. S’attaquer au calendrier républicain, c’est s’attaquer à notre identité. Et cela, je ne peux l’accepter. »
François de CANSON
Maire de La Londe-les-Maures
Président du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Vice-Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Président délégué d’ADN Tourisme.

