Troupeau Lauzanier Maison De La Transhumance (1)Troupeau Lauzanier Maison De La Transhumance (1)
©Troupeau Lauzanier Maison De La Transhumance (1)

Comprendre et découvrir le pastoralisme

La pratique ancestrale du pastoralisme fait partie intégrante du patrimoine provençal. Aujourd’hui, plusieurs éleveurs font perdurer ce mode de vie et d’élevage à travers les pâturages du Sud. Découvrez l’histoire du pastoralisme dans le Sud, venez à la rencontre de ceux qui l’incarnent et marchez sur les traces des bergers et de leurs troupeaux !

Qu’est-ce que le pastoralisme ?

Le pastoralisme évoque l’ensemble des activités d’élevage qui utilisent les espaces naturels pour le pâturage dit “extensif” des troupeaux. Les bergers et leurs animaux se déplacent alors en fonction des saisons et de la disponibilité des ressources naturelles telles que l’eau et la végétation. C’est ce qu’on appelle la transhumance, une pratique officiellement reconnue au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité de l’UNESCO. Dans le Sud, le pastoralisme fait partie des plus anciennes traditions. Depuis des siècles, les bergers mènent leurs troupeaux, principalement de brebis, mais aussi de vaches et de chèvres, le long du littoral méditerranéen ou dans les alpages des hautes montagnes des Alpes du Sud, à travers la garrigue, le maquis, les landes, les massifs forestiers et les grands plateaux. Aujourd’hui, le pastoralisme continue d’être pratiqué par de nombreux éleveurs, à la fois gardiens de son authenticité et acteurs de sa modernisation. En effet, les équipements et l’aménagement des pâturages, mais aussi les hébergements des bergers, font l’objet de nombreuses améliorations, essentielles pour faire perdurer cette tradition.

Un mode d’élevage qui prend soin de l’environnement

En plus d’être respectueux du bien-être animal, le pastoralisme joue un rôle central dans la préservation de la biodiversité. En effet, en limitant le développement des espèces végétales envahissantes, il permet de maintenir un paysage ouvert, indispensable à la faune et la flore. Au passage, il participe à réduire l’embroussaillement et permet alors de diminuer le risque et l’ampleur des incendies de végétation. Aussi, par la transhumance, les troupeaux participent à la dispersion des graines et donc à la diversification des paysages et de la biodiversité. Cette mobilité permet également d’éviter la sur-utilisation et l’épuisement des pâturages, favorisant ainsi leur régénération naturelle. D’ailleurs, même les déjections animales jouent un rôle dans la préservation de ces espaces puisqu’elles contribuent à la fertilisation des sols et favorisent la croissance de nouvelles pousses. Par définition, le pastoralisme s’adapte à la nature et à son environnement. Il participe donc à la mise en place d’un cercle vertueux entre les animaux et les pâturages !

Les animaux du pastoralisme, garants de bons produits du Sud

La majorité des troupeaux qui parcourent les espaces naturels du Sud pendant leurs transhumances sont composés de brebis. Si vous en croisez lors de vos balades et randonnées, il s’agit soit de Mérinos d’Arles, soit de Mourerous, soit de Préalpes. Ces trois races locales sont les seules à pouvoir donner naissance à l’agneau de Sisteron IGP et Label Rouge. Un peu moins nombreuses, les chèvres sont aussi des habituées du pastoralisme. C’est aux deux races locales, la Rove et la Commune provençale, que l’on doit la production de bons fromages typiquement provençaux comme le Banon AOP, reconnaissable aux feuilles de châtaignier qui l’enveloppent. Du côté des bovins, le taureau de Camargue est, lui aussi, une race rustique locale élevée de manière traditionnelle et extensive. Semi-sauvage, il produit une viande unique qui a obtenu l’AOP en 2001.

À la rencontre du pastoralisme d’aujourd’hui

Bien que le métier de berger-éleveur soit une activité en grande partie solitaire, il existe différentes manières d’aller à leur rencontre et de partager un moment d’échange avec eux. À partir du mois d’avril et jusqu’en octobre, des fêtes de la Transhumance sont organisées dans plusieurs villes et villages du Sud. Elles sont l’occasion de renouer avec cette tradition, de revivre le passage des troupeaux au milieu des villages et de rencontrer les bergers locaux. Si vous êtes de passage à Salon-de-Provence, vous pouvez aussi passer à la Maison de la Transhumance, qui propose notamment des expositions pédagogiques autour du pastoralisme. Chaque été, des journées en alpages sont également organisées dans les Alpes-de-Haute-Provence pour s’immerger un peu plus dans la réalité du pastoralisme, mieux comprendre son fonctionnement et celui du métier de pasteur. Passionnant ! En dehors de ces événements, vous pouvez aussi vous rendre directement chez les éleveurs pour découvrir leurs fermes et partager un moment privilégié avec eux. Par exemple, la Maison des Bêtes à Laine, la Chèvrerie de Fontaines et la Pastorale du Regagnas se feront un plaisir de vous accueillir pour vous faire visiter leur ferme, vous parler de leur savoir-faire et vous en dire plus sur le pastoralisme. Pensez à les contacter avant votre venue !

Marcher sur les traces du pastoralisme

Si vous aimez randonner, il existe plusieurs itinéraires qui permettent de marcher dans les pas de cette tradition ancestrale qu’est le pastoralisme. La plus facile est celle du sentier de la Pastorale, qui se trouve juste à côté de Salon-de-Provence, dans le massif du Tallagard. Cette randonnée vous emmène à la découverte des vestiges de la vie pastorale et agricole d’autrefois. Sur votre route, vous croiserez notamment la ferme de la Pastorale et plusieurs bories, ces anciennes petites maisons de pierre qui servaient d’abris aux bergers. Un peu plus longue, mais véritablement passionnante, l’Amountagna est une randonnée pastorale dans le Haut Verdon. Elle suit un ancien sentier de transhumance, jalonné de panneaux d’informations pédagogiques, qui passe à travers la forêt et mène à des cabanes de bergers réhabilitées. Enfin, le GR 69 – La Routo, est un ​​itinéraire transfrontalier qui relie la plaine de la Crau, au départ d’Arles, à la vallée de la Stura, en Italie, et dont l’objectif est de valoriser l’ensemble des pratiques liées à la transhumance et à l’élevage pastoral. Découpés en 33 étapes, ses 540 km sont un véritable voyage à travers le temps et la tradition du pastoralisme, au cœur de paysages naturels époustouflants. En route ?

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