Oeuvres De Cesar Mac MarseilleOeuvres De Cesar Mac Marseille
©Oeuvres De Cesar Mac Marseille|C.Chillio

César, dompter la matière

Né à Marseille, le sculpteur César Baldaccini (dit César), chef de file des Nouveaux réalistes, a durablement marqué l’art de la seconde moitié du XXe siècle avec ses techniques novatrices sur la matière : les « Compressions », « Expansions » et « Empreintes humaines ».

César : Marseillais et nouveau réaliste

Compresser, agrandir, sculpter… L’œuvre de César (1921-1998) est d’abord une exploration de la matière et de ses multiples possibilités. Né à Marseille, dans le quartier populaire de la Belle de Mai, César est un artiste autodidacte. Pour réaliser ses premières sculptures, en métal soudé ou en bronze, il récupère des matériaux dans des décharges de ferraille. En 1961, il intègre le groupe des Nouveaux réalistes, qui créent des œuvres à partir d’objets du quotidien pour dénoncer la consommation de masse. César, lui, se sert notamment d’automobiles, mobylettes, cartons, bijoux et tissus. Célèbre pour avoir réalisé le trophée de bronze de la cérémonie des César, il est aussi connu pour ses « Compressions », « Expansions » et « Empreintes humaines », dont un pouce monumental. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, son œuvre est à découvrir au MAC de Marseille, au MAMAC de Nice et au Musée d’Art de Toulon.

« Compressions » et « Expansions »

Un défi à la société de consommation

À la fin des années 1950, César fréquente les ateliers et usines de recyclage de matériaux. Il découvre la presse industrielle, une machine qui compresse les carcasses de voitures pour les déplacer et stocker facilement. C’est ainsi que lui vient l’idée de « La Dauphine », compression d’une voiture vermillon qu’il réalise en 1970 et exposée au MAMAC de Nice. À une époque où l’industrie automobile est en pleine expansion, César exprime ici la violence des accidents de la route. Les « Compressions » deviennent rapidement sa marque de fabrique. L’artiste en offre plusieurs au MAC de Marseille : « Renault VL 06 » (1989), « Compression carton » (1976) ou encore « Compression de cageots murale » (1976). En 1967, il inverse le principe et entame la série des « Expansions », réalisées en mousse de polyuréthane expansé. « Expansion contrôlée » (1967) et « Expansion n°24 » (1969) figurent à la collection du MAC de Marseille.

Les « Empreintes humaines » et les « Fers soudés »

Grâce à la découverte de l’agrandissement au pantographe, César ajoute une nouvelle dimension à son œuvre en à partir de 1965 : les « Moulages » et les « Empreintes humaines », qui varient les échelles et les matériaux. Une série de pouces (le sien), en plastique ou en métal poli, se décline dans des dimensions parfois monumentales : celui du MAC de Marseille, placé au rond-point à l’entrée du musée, mesure six mètres de haut. César prend aussi l’empreinte du sein d’une danseuse du Crazy Horse, qu’il agrandit en 1967. « Sein », moulage en mousse de polyuréthane, est exposé au Musée d’Art de Toulon. Autre aspect majeur de l’œuvre de César : les « Fers soudés », une technique qu’il utilise pour créer des figures humaines et un bestiaire fantastique. « Nu de la Belle de Mai » (1957), « La cigale » (1954) et « La Pacholette » (1966) sont à admirer au MAC de Marseille.

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