Niki de Saint Phalle 1930-2002
Nouvel accrochage 2021Niki de Saint Phalle 1930-2002 Nouvel accrochage 2021
©Niki de Saint Phalle 1930-2002 Nouvel accrochage 2021|Photo François FERNANDEZ

Niki de Saint Phalle, libérer la femme

Célèbre pour ses « Mariées » et ses « Nanas », imposantes sculptures aux courbes généreuses, Niki de Saint Phalle, plasticienne et peintre, s’est battue tout au long de sa vie pour les droits des femmes et des minorités. Peu avant sa disparition en 2002, elle a fait don de nombreuses œuvres au MAMAC de Nice.

 

Niki de Saint Phalle

Une artiste engagée

Artiste phare de la deuxième moitié du XXe siècle, Niki de Saint Phalle (1930-2002) est avant tout une militante. Née à Neuilly-sur-Seine d’un père français et d’une mère américaine, elle grandit aux Etats-Unis. Peintre et plasticienne autodidacte, elle est influencée par le travail de Matisse, Dubuffet ou Pollock. Elle intègre, au début des années 1960, le groupe des Nouveaux réalistes, qui s’inspirent d’objets du quotidien. Colorée, joyeuse – en tous cas en apparence -, l’oeuvre de Niki de Saint Phalle traduit son combat pour la cause des femmes dans le milieu de l’art et dans la société de manière générale. Elle s’inscrit aussi dans la lutte pour les droits civiques des noirs américains et des personnes atteintes du sida.

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Le MAMAC de Nice

Une collection de référence

En 2001, un an avant sa mort, Niki de Saint Phalle fait don au MAMAC de Nice de 190 pièces, dont peintures, sculptures, gravures et estampes. Leur valeur totale est estimée à plus de 15 millions d’euros. Le Musée d’art moderne et contemporain niçois abrite ainsi la plus importante collection française d’œuvres de l’artiste. On y trouve des peintures tir, réalisées à partir de 1961 et qui la révèlent au public : sur un panneau de bois, elle fixe des objets de récup’, peint l’ensemble en blanc et suspend des poches plastique remplies de peinture sur le haut du tableau. Elle tire ensuite sur ces poches à la carabine pour en faire surgir une coulée multicolore. Cette démarche artistique constitue un exutoire : Niki de Saint Phale exprime ainsi sa révolte contre l’inceste qu’elle a subi dans son enfance et un ordre social qui relègue les femmes au second plan. Le MAMAC abrite aussi des « Mariées » et des « Nanas », emblématiques de son œuvre. Les premières constituent une critique de l’institution du mariage, vu comme un obstacle à l’accomplissement des femmes. Les secondes, sculptures aux formes voluptueuses que l’artiste réalise à partir de 1964, sont une ode à la femme moderne, puissante, libre et multiraciale.

Le Musée d’Art de Toulon et le MAC de Marseille

« Monstre »

Au Musée d’Art de Toulon, une autre œuvre de Niki de Saint Phalle exprime la dualité entre l’innocence de l’enfance et la violence à laquelle elle a été confrontée : la « Monstre ». Sur un dragon de couleur bronze, Niki de Saint Phalle a assemblé des figurines en plastique. L’association des jouets, synonymes d’insouciance, et de la figure inquiétante du monstre, génère un contraste saisissant, presque dérangeant. Au MAC de Marseille, on peut par ailleurs admirer une « Nana assise, négresse » en papier mâché, à échelle humaine. Comme l’explique le musée, « cette œuvre combine plusieurs archétypes : poupée mais aussi statuaire africaine, proposant une ouverture à un imaginaire et un univers formel extra-européen (art précolombien, afro-américain, indien, mésopotamien…), qu’elle systématisera et diversifiera par la suite.. »

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