Saint-Crépin dévoile les montagnes arides du Briançonnais. Depuis le village, une très longue ascension, versant sud, rejoint le Queyras, en passant par des hameaux perchés et le lac du Lauzet.
1 – Saint Crépin, place de l’Etape
A Saint-Crépin, en ce mois de juin, les champs de lavande embaument l’air : je quitte la chaleur de la vallée en m’élevant sur la route asphaltée, en virages serrés, direction le Villard (D 738). Serais-je sur les traces d’un col inconnu et redoutable ?
2 – Le Villard
Je traverse le hameau du « Villard » (1.370 m) qui a gardé tout son charme et où le temps paraît ne pas avoir eu d’emprise. Seule une certaine vie s’est arrêtée, celle qui s’organisait autour du four, de la chapelle, de la fruitière et de l’école. De nos jours, quelques habitants et les touristes de passage ne laissent pas tomber le hameau dans l’oubli.
3 – La Chapelle Saint-Michel
Peu après la chapelle Saint-Michel, mentionnée au XVIe siècle, la route goudronnée s’achève. Place maintenant à une piste bien damée qui se poursuivra jusqu’au lac.
4- Hameau de la Moussière
Les quelques maisons de « la Moussière » (1790 m) semblent être en équilibre. La vue vers la vallée impressionne. En ce printemps, suite à la fonte des neiges, la Durance est large comme un fleuve. Elle charrie du gris, du limon et ne reflètera pas ce jour ses eaux turquoise. La forêt de pins se clairsème et fait place à quelques prés, pas encore des alpages, où broutent de paisibles vaches.
5 – Vallon du Lauzet
Le chemin fléchit vers la droite et quitte la vallée pour entrer dans le « vallon du Lauzet » (1950 m). A cet endroit, le chemin rectiligne me fait entrer dans l’intimité de la montagne. Je rejoins un jardin d’Eden où coulent les ruisseaux sur des tapis de mousse et des alpages que je n’oserai pas froisser en me couchant dessus. Le sentiment d’isolement s’accentue quand la piste avance de plus en plus dans la vallée perdue. Il est rare de rouler sur une piste menant aussi loin : je me prendrais presque pour un globe-trotter.
6 – Bergerie du Spurc
La « bergerie du Spurc » (2092 m) est le dernier abri des alpagistes avant la montée sommitale. Aucun bruit ne brise le silence de la montagne. Ici, rien que le vent et ma solitude. Et impossible de se tromper, je roule sur le seul chemin.
7 – Lac du Lauzet
Derrière une butte apparaît le « lac du Lauzet (2265 m) » au détour du dernier virage, reflétant la crête aride des Crousas.
8 – Col du Lauzet
Je poursuis au-delà du magnifique lac, laissant au répit et à la tranquillité les habitants de ses eaux et berges. Le « col du Lauzet » (2223 m) m’ouvre vers un autre ailleurs, le Queyras me tend ses bras. Mais il est déjà tard, je ne basculerai pas dans le val d’Azur via le col Garnier et ses promesses de douceur.
9 – Retour vers St Crépin
Au retour, je me laisse glisser sans forcer sur cette piste et cette route qui n’en finissent pas de descendre. En quelques minutes, j’aurai dévalé plus de 1350 m…
Ne pas oublier d’emporter suffisamment d’eau avec soit. Lors de la longue ascension, aucune de fontaines présente.
Les troupeaux eux sont bien présents dans l’alpage de Ségure durant l’été, à partir de la fin juin jusqu’à début octobre. Je descends de mon vélo bien avant de croiser le troupeau, pour ne pas affoler les chiens de protection.
Avant de partir pour cette randonnée loin de toute habitation, il faut se renseigner sur les risques d’orages, se déclarant souvent au mois d’août, les fins d’après-midi.
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