T’as compris ou t’as pas compris ?
Pendant votre séjour dans le Sud, ouvrez bien vos oreilles. En vous baladant entre les étals d’un marché provençal comme celui de Cavaillon, vous pourriez bien entendre un marchand affirmer qu’un chef étoilé a un jour désigné son melon comme le meilleur du monde et un client lui répondre de ne pas trop faire le mariolle et d’arrêter de l’emboucaner. En vous posant en terrasse d’un village de Haute Provence comme Forcalquier à l’heure de l’apéro, vous pourriez aussi entendre le gérant du bar dire à un habitué qu’à un m‘ment donné faut y aller mollo sur le flaï s’il veut pas finir complètement empégué. Et peut-être même que vous entendrez un autre habitué souffler que, de toute façon, il a du pastaga plein son cafoutche. En mangeant une part de tropézienne à Saint-Tropez, il est bien possible qu’une mère ayant donné le même goûter à son gâté s’écrie : “Boudiou mais ça pègue ce truc ! Le pitchoun en a partout, peuchère…”
À Marseille, en remontant la corniche Kennedy, vous croiserez peut-être un pêcheur encatané marmonner : “Oh fatche de con, c’est pas possible une scoumoune pareille !” Et en arrivant à l’anse de Maldormé, vous seriez en droit de vous dire que, franchement, c’est dégaine comme endroit. Surtout s’il y a dégun vous serez tarpin bien ! Un voisin de plage pourrait vous interpeller en vous disant : “Vé le fada, il va faire un plat ce jobastre ! Et finir par se néguer…” en montrant le jeune cacou qui s’apprête à sauter des rochers. Pendant ce temps, un parent excédé par les turbulences de son enfant lèverait les yeux au ciel en disant : “Bonne Mère mais quel boucan ce minot, on dirait son papé.” En tout cas, ce qui est certain, c’est qu’en vous baladant dans Marseille avant les fêtes, vous entendrez sûrement des collègues se souhaiter un bon bout d’an.