Madame, histoire chantée des femmes qui m’ont précédée

A l’approche de la quarantaine, Bénédicte se pose quelques questions. Elle invite sa grand-mère, Régine, pour un thé au milieu de son univers musical afin de mettre en perspective sa vie à elle avec celle de son aïeule. Un violoncelle, un fauteuil, un gramophone, un ordinateur forment un cocon aux airs à la fois surannés et contemporains, qu’elle souhaite propice à la confidence. Mais c’est sans compter sur l’épaisseur des carapaces que Régine a construites autour de ses blessures. Au fil de l’échange, au détour de questions ou de révélations de sa petite-fille, du son de son violoncelle, des bribes de souvenirs refont tout de même surface : Régine, personnage à la fois clownesque et déchirant, revit des étapes qui ont jalonné sa vie de femme à 15, 20, 30 ans. Entre les mots, par la musique qui les lie plus qu’elle ne le pensait, Bénédicte découvre peu à peu la femme qui se cachait derrière l’image d’Epinal de sa mamie gâteau. D’autres figures de sa famille apparaissent, terribles ou attachantes. Se révèlent alors progressivement des résonnances entre ses empêchements et ceux de sa lignée, ses goûts, ses talents aussi. A ce dialogue des personnages, Régine et Bénédicte, se juxtapose la voix des interprètes, Mathilde et Véronika. Respiration par l’humour, marque de fabrique du i, mise en abyme des questionnements de l’autrice, invitation à la réflexion comme à l’émotion, ils viennent faire écho au fil de la fiction narrative, ouvrir les perspectives. Une pour toutes, toutes pour une.