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La place forte de Mont-Dauphin

Classée au Patrimoine de l'Unesco

Vauban était un ingénieur de guerre et un visionnaire, commissaire général des fortifications de Louis XIV. C’est lui qui créa le « pré carré » du roi, permettant de protéger le royaume et les nouvelles frontières avec les Pays-Bas espagnols. Le marquis de Vauban réalisa ou renforça, au cours de sa carrière, plus de 300 places fortes. Le fort de Mont-Dauphin est l’une de ces plus belles réalisations. Depuis 2008, elle fait partie des 12 sites majeurs de Vauban ayant été inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

L’architecture du lieu est exceptionnelle. Vue du ciel, elle est encore plus impressionnante avec ses bastions en forme de pointes séparés par des coursives. Le long des remparts, on découvre les casernes où vivaient les soldats du Roi Soleil et les échauguettes depuis lesquelles ils faisaient le guet. On peut presque les voir avec leur tricorne et leur mousquet, veiller sur la frontière. Les fortifications de marbre rose abritent un petit village au charme particulier. La vue depuis le plateau de Millaures est magnifique, donnant sur les montagnes du Queyras et les glaciers du massif des Écrins.

La place forte de Mont Dauphin

En 1692, Victor-Amédée II envahit le Dauphiné et dévaste la région. Suite à cette intrusion, Vauban propose au roi d’améliorer la défense de la frontière des Alpes. Il décide de créer une place forte (fortification accueillant des soldats et une population civile) qu’il nommera Mont-Dauphin pour faire honneur au fil du Roi Soleil, le Grand Dauphin, héritier du trône. Pour se faire, il sélectionne le plateau des Millaures, qui constitue un carrefour stratégique entre le Dauphiné et la Provence.

La construction de la place forte débute en 1693 avec empressement, car la crainte d’une nouvelle attaque subsiste. L’ennemi étant au Nord, c’est là qu’on édifie les premières fortifications, les autres côtés étant protégés par une fortification naturelle formée par une roche escarpée. Les bâtiments militaires et la plupart des fortifications voient le jour en moins de 10 ans, ainsi que la moitié des maisons destinées aux civiles. L’arsenal et la poudrière ont sciemment été construits près du front de la Durance, loin du front Nord.

En 1713, avec la signature du traité d’Utrecht, la frontière italienne est reculée et Mont-Dauphin perd sa dimension stratégique. Le site devient la deuxième ligne de défense après l’Ubaye et les travaux avancent au ralenti. La construction de la place forte s’acheva au XIXème siècle. Elle ne sera jamais assiégée et ne connaîtra pas le feu hormis en 1940, lorsqu’un avion italien détruisit une part de l’arsenal.

Un village au cœur d’une citadelle

Mont-Dauphin a été construit sur le plateau de Millaures, aussi surnommé le plateau des mille vents. Les conditions de vie sont difficiles dans cet endroit isolé. Afin d’éviter cette vie rude qui pourrait inciter les soldats à déserter, Vauban décide de créer un village dans la citadelle. L’idée est de créer une vie sociale réconfortante à Mont-Dauphin à l’aide de quelques commerces et des maisons pouvant accueillir des civils. À la fin du XVIIIème siècle, le pari de Vauban est réussi : 300 personnes habitent le village.

Le village est formé par trois rues larges et droites : deux parallèles et une perpendiculaire. La surveillance, le passage des troupes et du matériel militaire étaient ainsi facilités. Vauban avait dessiné des plans précis pour les maisons mitoyennes des civiles qui se succèdent le long des rues. Un jardin, une cave voûtée pouvant servir d’abri en cas d’attaque, un rez-de-chaussée permettant d’accueillir les boutiques et les ateliers, un étage pour l’habitation et pour finir, une grange au sommet. Elles furent construites selon ses recommandations en moellons de pierre liés à la chaux, puis recouvertes d’un enduit. À l’époque, des ardoises servaient de toiture, aujourd’hui, elles ont été remplacées par de la tôle. Actuellement, 170 personnes habitent le village et des commerces demeurent ouverts, pour le plus grand bonheur des visiteurs.

Le jardin historique

En 2012, un jardin historique est aménagé derrière l’église Saint-Louis. Le mur de l’enceinte de l’ancienne cure qui se tenait là délimite aujourd’hui cet espace. Emmanuel Borel, le jardinier qui s’occupe du lieu, y a planté des variétés anciennes qui étaient utilisées par les militaires et les civils qui vivaient ici au temps de Vauban. On peut y découvrir des plantes potagères et médicinales issues de variétés régionales, comme le seigle barbu du Queyras ou l’arroche, un épinard rose.

Lors des portes ouvertes, vous aurez peut-être la chance de rencontrer ce jardinier passionné qui s’occupe des lieux. Il vous contera les usages et les légendes de ces plantes rares et oubliées qui sont toujours soigneusement cultivées à Mont-Dauphin.

Préparer votre visite

La Place Forte de Mont Dauphin se découvre lors de visites commentées qui se déroulent tout au long de l’année :

  • Janvier à mai : à 14h30 tous les jours (sauf le lundi)
  • Juin et septembre : à 10h00 et à 14h30 tous les jours
  • Juillet et août : à 10h00, 14h30 et 15h30 tous les jours
  • Octobre à décembre : à 14h30 mercredi, samedi, dimanche

Elle se situe dans la commune du même nom : Mont Dauphin.

Le parcours dure deux heures et n’est proposé qu’en français. Les jours et les horaires des visites commentées sont susceptibles de varier en fonction des saisons, renseignez-vous sur le site internet pour organiser votre venue.

Le parcours de visite est partiellement accessible aux personnes à mobilité réduite.

Les chiens sont acceptés à condition d’être tenus en laisse, d’être calmes et propres.

Site Internet : http://www.place-forte-montdauphin.fr/

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