La place forte de Mont Dauphin
En 1692, Victor-Amédée II envahit le Dauphiné et dévaste la région. Suite à cette intrusion, Vauban propose au roi d’améliorer la défense de la frontière des Alpes. Il décide de créer une place forte (fortification accueillant des soldats et une population civile) qu’il nommera Mont-Dauphin pour faire honneur au fil du Roi Soleil, le Grand Dauphin, héritier du trône. Pour se faire, il sélectionne le plateau des Millaures, qui constitue un carrefour stratégique entre le Dauphiné et la Provence.
La construction de la place forte débute en 1693 avec empressement, car la crainte d’une nouvelle attaque subsiste. L’ennemi étant au Nord, c’est là qu’on édifie les premières fortifications, les autres côtés étant protégés par une fortification naturelle formée par une roche escarpée. Les bâtiments militaires et la plupart des fortifications voient le jour en moins de 10 ans, ainsi que la moitié des maisons destinées aux civiles. L’arsenal et la poudrière ont sciemment été construits près du front de la Durance, loin du front Nord.
En 1713, avec la signature du traité d’Utrecht, la frontière italienne est reculée et Mont-Dauphin perd sa dimension stratégique. Le site devient la deuxième ligne de défense après l’Ubaye et les travaux avancent au ralenti. La construction de la place forte s’acheva au XIXème siècle. Elle ne sera jamais assiégée et ne connaîtra pas le feu hormis en 1940, lorsqu’un avion italien détruisit une part de l’arsenal.