Alphonse Daudet, amoureux de la Provence
Alphonse Daudet était un jeune journaliste nîmois vivant dans la capitale de la culture et des arts : Paris. Après sa rencontre avec Frédéric Mistral venu présenter sa célèbre œuvre « Mireïo », il décide de retourner dans le sud de la France. L’écrivain à l’accent chantant lui a rappelé cette ambiance si particulière qu’on ne trouve que dans le sud. Il se rend d’abord chez Mistral et rencontre son cercle d’amis, composé d’auteurs et de poètes. L’invitation de son cousin Louis Daudet et de son épouse Octavie en 1860 oblige Alphonse à quitter les lieux pour se rendre au château de Montauban à Fontvieille. C’est dans cette demeure qu’il fait la rencontre d’un grand nombre de personnes qui, grâce à leurs histoires et leurs anecdotes, l’inspireront : Mitifiot, le garde champêtre, Audiberte, la domestique ou Quenin, surnommé « Lou Roudeirou ». Ces différents individus deviendront les personnages des contes qu’il écrira.
Pendant 30 ans, Alphonse Daudet revient régulièrement à Fontvieille. Il fait du château de Montauban son lieu de villégiature favori, où il peut profiter du calme et de la tranquillité. Ici, il peut « se reprendre à la nature et se guérir de Paris et de ses fièvres ». Contrairement à ce que l’on peut parfois lire ou entendre dans la région, l’écrivain ne résida à aucun moment au Moulin Saint-Pierre.
On raconte que sa dernière visite eut lieu en 1891, quand il se rendit à l’hôpital d’Arles rendre visite à son meilleur ami Timoléon, malgré la maladie qui le rongeait. Il prit ensuite une diligence pour se rendre à Fontvieille et admirer une dernière fois les paysages de la Provence du haut d’un des moulins. Le soir même, il était de retour à Arles afin de prendre un train qui le ramena à Paris. Que ça soit une histoire vraie ou une légende, elle témoigne de l’amour que portait l’écrivain nîmois portait à la Provence.
« Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu’au bas de la côte. À l’horizon, les Alpilles découpent leurs crêtes fines… Pas de bruit. À peine, de loin en loin, un son de fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot de mules sur la route… Tout ce beau paysage provençal ne vit que pour la lumière. » Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin.