Chateau Tarascon Bouches Du RhoneChateau Tarascon Bouches Du Rhone
©Chateau Tarascon Bouches Du Rhone|Claudio Giovanni Colombo/Shutterstock
Légendes et traditions provençales

Légendes et traditions provençales

Entre les animaux fantastiques, les sources sacrées et la vénération des saints, les contes et légendes en Provence sont légion. Chaque tradition renvoie à des histoires faisant appel à l’imaginaire. Ces différentes légendes permettent de découvrir et redécouvrir la région Sud sous un angle insolite. Laissez-vous surprendre par la magie et la féerie qui font de la Provence un lieu d’exception en France.

La Tarasque de Tarascon

La Tarasque est une créature folklorique provençale s’apparentant à un dragon. Cette créature mythologique aurait donné son nom à la ville de Tarascon. Chaque année, la Tarasque est célébrée lors de fêtes populaires qui permettent aux petits et grands de découvrir l’origine de ce mythe grâce aux associations médiévales. Parents et enfants peuvent ainsi en apprendre davantage sur ce monstre provençal. Cet événement majeur est considéré par l’UNESCO comme faisant partie du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. Depuis 2019, la Tarasque de Tarascon est inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.

La Tarasque de Tarascon

La Coulobre, le dragon du Vaucluse

À l’instar du Babau – une créature sanguinaire dévoreuse d’enfants – la Coulobre est un animal fantastique ressemblant à un drac ou un dragon. Selon la légende, elle hantait la fontaine de Vaucluse et terrifiait les habitants du village pendant la nuit. Saint Véran, l’évêque de Cavaillon, aurait par miracle chassé cette bête mystique de la rivière Sorgue, qui migra vers les Alpes pour y mourir. La statue de la Coulobre est visible sous le porche de l’église de Saint-Véran, lieu de son dernier passage terrestre.

La Coulobre, le dragon du Vaucluse

La légende de la Chèvre d’or

La légende de la chèvre d’or était répandue dans le pays à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle est pourtant restée cantonnée au territoire provençal. Ainsi, la chèvre d’or est un animal fabuleux au pelage, aux cornes et aux sabots d’or. En tant que gardienne de trésors légendaires, son histoire est liée à l’occupation sarrasine – partielle ou temporaire – de la Provence durant le haut Moyen Âge. Le roi des Maures et ses sujets auraient caché une fortune dans les Alpilles en espérant la retrouver plus tard, mais aucun de ces hommes ne revint jamais. D’après la légende, seule la chèvre était témoin du lieu du trésor caché par les Sarrasins. L’unique moyen d’accéder au butin serait d’attendrir l’animal malicieux.

La légende de la Chèvre d’or

Théopolis, cité de Dieu perdue en Haute-Provence

Au nord de Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le mystère de la cité de Dieu persiste. Sur une paroi rocheuse dominant le chemin est gravée une inscription datant du début du Ve siècle. On y parle du lieu-dit Théopolis qui a été rendu impraticable par Claudius Postumus Dardanus et sa femme, Naeuia Galla. Cette gravure mentionnant cet endroit divin reste à ce jour toujours énigmatique. Aucun vestige relatif à Théopolis n’a été découvert par les archéologues.

Théopolis, cité de Dieu perdue

La Forêt de la Sainte-Baume, entre nature et légendes

La forêt de la Sainte-Baume – s’étendant sur plus de 2000 hectares – est située sur le massif de la Sainte-Baume entre les Bouches-du-Rhône et le Var. Elle allie un écosystème merveilleux à une histoire intense, ce qui la rend particulièrement exceptionnelle. Selon la légende, Marie-Madeleine aurait terminé sa vie dans ce lieu après avoir été convertie par le Christ. Cette forêt sacrée abrite de grandes richesses naturelles et culturelles. La faune y est très riche en mammifères et en oiseaux. Quant à la flore, cette forêt domaniale regroupe une très large variété de fleurs et d’arbres.

La Forêt de la Sainte-Baume

La Vierge Noire des Saintes-Maries-de-la-Mer

Sainte vénérée par les Gitans, la Vierge Noire se situe aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Construite à côté de l’embouchure du Petit-Rhône, l’Église des Saintes-Maries-de-la-Mer témoigne d’une tradition très vivante en Provence, celle de l’arrivée des Saintes-Maries par la mer après la Passion du Christ. Elle est aussi le lieu emblématique du pèlerinage des gens du voyage. Pendant toute une semaine, les gens du voyage venus de France, d’Europe et d’ailleurs s’installent dans les rues et au bord de la mer pour vénérer leur Sainte, Sara la Noire. La statue de cette vierge est placée dans la crypte de l’église, à droite de l’autel. Servante ou Reine ? Aujourd’hui, l’histoire de Sara demeure toujours une énigme qui ne semble pas prête d’être résolue.

La Vierge Noire

Les reliques de Marie-Madeleine en Provence

D’après la tradition provençale, Marie-Madeleine, Marthe, Lazare et leurs compagnons arrivent en bateau jusqu’en Gaule, aux Sainte-Marie-de-la-mer, après la résurrection du Christ. Obligée de fuir les persécutions juives et contrainte à l’exil, Marie-Madeleine trouve refuge dans la grotte de la Sainte-Baume où elle consacre ses jours dans la prière. Les reliques de Marie-Madeleine furent retrouvées en 1279 par Charles II d’Anjou. Depuis sept siècles, ces vestiges sont sous la protection de l’ordre des Dominicains qui veille sur la grotte. Dans la crypte de la basilique, il est possible d’admirer le crâne de la probable épouse de Jésus, exposé dans un imposant reliquaire doré lourd de 150 kg. Chaque année, cette relique est montrée au public en procession.

Les reliques de Marie-Madeleine

La crèche provençale

Inventée au XVIIIe siècle, la crèche provençale est une crèche de Noël accueillant des santons – des personnages traditionnels de la Provence – et s’inspirant de la vie des villageois. Créé artisanalement à la main, le vrai santon – du provençal “santoun” (petit saint) – se confectionne en argile et prend une forme humaine avec un caractère, une allure et un rang social. Chaque santon représente un habitant d’un village provençal qui se dirige vers la crèche (le berger, le docteur, le boulanger, le poissonnier…). Cette tradition demeure très présente dans la plupart des lieux connus de la Provence (Avignon, Marseille, Aix-en-Provence, Roussillon, Luberon…), et plus particulièrement dans les Bouches-du-Rhône. La première crèche traditionnelle en France a été construite en 1775 à Marseille. Actuellement, les crèches provençales sont installées début décembre jusqu’à l’Épiphanie, événement durant lequel les rois mages rejoignent les autres santons.

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