Cracheur des feux de l’enfer et se délectant de la chair humaine, le monstre est banni de la Sorgue au cours du VIe siècle grâce à Saint Véran. La Coulobre refait surface au XVe siècle lors d’un affrontement fatal contre Pétrarque. Cet événement marque sa disparition de l’histoire… jusqu’à sa prochaine apparition ?
Saint-Véran, le héros
Sur le parvis de l’église de Fontaine-de-Vaucluse se dresse une sculpture-fontaine représentant Saint-Véran tuant la Coulobre, une bête sanguinaire dont le nom proviendrait du latin signifiant “couleuvre”. Ce monstre prend la forme d’une gigantesque salamandre ailée vivant sous un rocher recouvert par l’eau de la Sorgue. D’après l’histoire, il s’accouplait avec des dragons de passage qui – à cause de sa laideur – ne restaient pas à ses côtés. La Coulobre effrayait tout le village en massacrant la population et le bétail.
Au cours du VIe siècle après J.-C., l’évêque de Cavaillon – Saint-Véran – affronte l’horrible créature, la vainc et l’expulse dans le Luberon, débarrassant ainsi la rivière Sorgue où elle demeurait. Il existe une variation de la légende au sujet de Saint-Véran : certains le considèrent comme un évêque et d’autres comme un ermite. L’histoire explique aussi que Saint-Véran – sous l’impulsion des habitants du village – aurait observé la bête pendant de nombreux jours avant de l’apprivoiser grâce à un signe de Croix qui l’aurait blessé. Après cet affrontement, la Coulobre aurait rejoint les hauteurs des Alpes où elle séjourna dans un village qui porte encore aujourd’hui le nom de Saint-Véran, en référence au religieux sauveur de Fontaine-de-Vaucluse.
Le combat contre Pétrarque
La Coulobre revient sur le devant de la scène au cours du XVe siècle. Pétrarque – un érudit, poète et humaniste florentin – est attaqué par cette créature lorsqu’il se trouve au bord de la Sorgues avec Laure, sa bien-aimée. Au terme d’un combat intense, il tue la bête grâce à un coup d’épée. Pour se venger, la Coulobre – au bord de l’agonie – projette son haleine nauséabonde sur Laure qui meurt ensuite de la peste. Dévasté par la perte de son amour, Pétrarque ne s’en est jamais remis, mais la Coulobre a bel et bien disparue de l’histoire depuis son intervention.
Le Coulobre en Dordogne
Le Coulobre – nom masculin cette fois – est également un nom donné à un dragon de Dordogne qui séjournait dans une grotte de la falaise de Couze. Il s’agit d’un reptile monstrueux ailé pouvant aussi bien vivre sur terre, dans les airs et sur l’eau. La bête – décrite comme gigantesque – enlevait les habitants de Lalinde, bateliers et animaux pour les emmener dans son repaire où elle en faisait son festin.
La légende raconte même que lorsque le Coulobre de Dordogne s’abreuve dans le cours d’eau, sa tête est au niveau de la rivière et sa queue dépasse la falaise. Ainsi, la force et la taille de l’animal font qu’en aspirant tellement fort, il parvient à déplacer d’importants blocs de pierre. C’est de cette façon que le passage dangereux du saut de la Gratusse aurait été formé. D’après le récit, l’évêque de Périgueux – saint Front – s’est rendu sur la falaise où se tenait le dragon pour le combattre. Il lui ordonna de retourner dans l’océan d’où il venait. Apeuré, le Coulobre se précipita dans la Dordogne et ne fut plus jamais vu. Pour remercier leur héros, les villageois ont construit une chapelle dédiée à Saint-Front sur la falaise surplombant la rivière.
Sur les traces de la Coulobre
Une virée prévue en Provence ? Partez à la découverte de la Coulobre à Fontaine-de-Vaucluse, dans le département du Vaucluse.
Au départ d’Avignon, il vous faudra environ 40 minutes pour rejoindre Fontaine-de-Vaucluse, à côté de l’Isle-sur-la-Sorgue. Empruntez successivement les routes départementales D907, D225 et D942 jusqu’à la sortie D16 en direction d’Entraigues/Bédarrides. Suivez la D25 vers Chemin du Prieuré pour atteindre votre destination.
Au départ de Marseille, vous devriez atteindre Fontaine-de-Vaucluse en moins d’une heure et demie. Prenez l’autoroute A7 en direction de D99 à Plan-d’Orgon jusqu’à la sortie 25 et quittez la
