À l’heure actuelle, ce lieu divin reste toujours un mystère non résolu. Hormis cette écriture en latin, aucune trace de ce vestige historique n’a été retrouvée par les archéologues.
Théopolis, la cité de Dieu perdue en Haute-Provence
La Pierre Écrite de Claudius Dardanus
En arrivant de Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence, vous pouvez admirer le fabuleux défilé de la Pierre Écrite. Il s’agit d’un texte en latin gravé dans la pierre au Ve siècle qui évoque une énigmatique Théopolis, traduite en grec par Cité de Dieu. La Pierre Ecrite conduisant au plateau de Chardavon, ensuite aux hauteurs du Dromon, évoque la carrière et l’altruisme d’un très haut fonctionnaire.
Claudius Postumus Dardanus était un préfet du prétoire des Gaules en 412-413 qui, après des longues années de travail, s’était mis à l’écart avec ses proches dans un endroit éloigné où il possédait une propriété. Converti au christianisme, Dardanus commença à entreprendre des relations épistolaires avec saint Augustin et saint Jérôme à qui il vouait une admiration sans faille. Il décida de fonder un établissement appelé Théopolis, installé sur son domaine et entouré de murailles, pour lequel il construisit une route accédant à l’actuel village de Saint-Geniez. D’ailleurs, le nom de Théopolis rappelle un des livres de saint Augustin. Villa fortifiée, petite ville ou monastère, aucun document ne démontre l’existence de cette fondation qui aurait été construite pour la sécurité de tous.
Jusqu’à présent, aucun vestige archéologique de cet établissement n’a été découvert et personne ne connaît son ampleur. Seule une inscription latine gravée dans la paroi rocheuse est visible à l’endroit de l’élargissement du défilé rocheux. Sur celle-ci, Claudius Dardanus y précise qu’il a fondé – avec sa femme Naeuia Galla et son frère Claudius Lepidus – un chemin viable grâce à la taille des deux côtés de la montagne qui lui ont permis d’ajouter des murs et des portes.
Notre-Dame de Dromon
S’il reste quelque chose de Théopolis, ce peut être dans la crypte de la chapelle Notre-Dame de Dromon située à Saint-Geniez. On ne connaît pas exactement sa date de construction, mais au XIe siècle, il existe une première mention de cette chapelle dans un texte dans lequel l’Évêque de Gap la donne à l’abbaye Saint Victor de Marseille. Bâtie à flanc de rocher et sur un terrain accidenté, cette église est accessible uniquement à pied par un sentier depuis le hameau de Chardavon – vallée livrant de nombreuses traces d’occupation gallo-romaine.
De par sa décoration, elle porte la trace des rites de fertilité. En descendant l’escalier, on peut accéder à une crypte 3 mètres plus bas dans laquelle se trouve une pierre de fécondité composée de gerbes de blé, grains de blé ou testicules de béliers, paon symbole d’immortalité… De nos jours, les femmes ne parvenant pas à tomber enceinte continuent à venir se coller contre la pierre de la chapelle de Notre-Dame de Dromon afin de répondre à leur désir de grossesse.
Au XIXe siècle, des fouilles ont été menées dans ce lieu culte par des chercheurs avides de découvrir un passage secret lié à Théopolis, en vain. Depuis de nombreuses années, la chapelle suscite énormément de fantasme, dont son éventuel lien avec la cité de Dieu mentionné sur la stèle. Aucune donnée ne permet de l’affirmer concrètement pour l’instant. Cette légende a malheureusement conduit à la dégradation de différentes parties de la chapelle : fouilles illégales et dangereuses, démontage du mur situé derrière la pierre de fécondité…
A la découverte de Théopolis
Désireux de percer le secret de Théopolis ? Nous vous invitons à vous rendre à la chapelle de Notre-Dame-de-Dromon qui pourrait être le lieu de cette cité de Dieu.
Pour se rendre à la chapelle de Notre-Dame-de-Dromon, suivez la D3 et traversez la ville de Saint-Geniez. Ensuite, après 2 km, prenez le chemin sur la droite qui indique la chapelle. Vous pourrez vous garer à côté de la ferme et poursuivre à pied jusqu’au lieu de culte. Il est possible d’organiser des visites guidées sur réservation pour les groupes qui le désirent en s’adressant directement à la mairie du village.