Chevaux de Camargue, entre tradition et modernité
Nul ne sait depuis combien de millénaires, ils foulent ces terres de leurs sabots. Dès l’Antiquité, les Romains mentionnaient déjà la présence en Camargue de petits chevaux de selle à la robe grise. Utilisés pour le foulage de la moisson et plus occasionnellement pour l’attelage, ils furent tout naturellement affectés à la garde des troupeaux avec le développement de la manade, une exploitation dévolue à l’élevage des taureaux.
La race Camargue est parfaitement adaptée à la conduite des troupeaux. Vivant dehors par tous les temps, ces chevaux dociles et agiles sont montés par des gardians. Armés d’une pique terminée par un petit trident, ils mènent et trient le bétail avec l’aide de leurs fidèles montures. Ces cavaliers émérites, en selle en toutes saisons, sont en France les égaux des cowboys qui ont forgé le mythe américain, ou des gauchos qui sillonnent les étendues de Patagonie. Ils exercent toujours ce métier ancestral, bravant le soleil et le mistral de Provence pour guider bouvillons et taureaux vers leurs pâtures.
Au XXIe siècle, les chevaux de Camargue jouent aussi un rôle clé dans la préservation de ces espaces naturels fragiles, en contribuant à l’entretien des marais et des étangs. Ils permettent aussi aux visiteurs de passage et aux curieux de découvrir autrement un territoire somptueux et sauvage.
La visite du Musée de Camargue vous en apprendra plus sur ce rapport profond qui unit ici l’homme à la nature, et les gardians à leurs chevaux.