Roi Rene Aix En ProvenceRoi Rene Aix En Provence
©Roi Rene Aix En Provence |P.Gras

Le Roi René d’Anjou

Prince angevin en Provence

Homme riche et puissant de la fin du Moyen-âge, René Ier d’Anjou compte parmi les personnages historiques les plus appréciés des Provençaux. Roi aux multiples couronnes, mais sans royaume, chef de guerre et prince mécène, cet homme complexe et passionnant fait aujourd’hui autant partie de l’Histoire que du folklore provençal.

 

René d’Anjou, l’héritier d’une famille riche et puissante

René est le second fils de Louis II d’Anjou et de Yolande d’Aragon, fille du roi d’Aragon Jean Ier. Il est également le cousin du dauphin Charles, futur roi de France connu sous le nom de Charles VII. Cette puissante famille, apparentée aux cours les plus prestigieuses, joue un rôle clé pendant la guerre de Cent Ans. Elle possède de nombreuses terres et plusieurs couronnes, notamment dans le nord de la France, en Provence et en Italie.

Au cours de sa vie, René cumule les titres nobiliaires et coiffe lui-même plusieurs couronnes. D’abord seigneur et comte de Guise (1417-1425), il devient duc de Bar (1430-1480) et duc consort de Lorraine (1431-1453) en épousant Isabelle Ier. Il coiffe la couronne de roi de Naples (1435-1442) à la mort de Jeanne II, puis reçoit les titres de duc d’Anjou (1434-1480), de comte de Provence et de Forcalquier (1434-1480) au décès de son frère Louis III d’Anjou, et enfin de roi titulaire de Sicile et de Jérusalem (1435-1480) et d’Aragon (1466-1480).

Isabelle Ier disparaît en 1453, et René d’Anjou épouse en secondes noces Jeanne de Laval, fille de Guy XIV de Laval et d’Isabelle de Bretagne.

Un contemporain de Jeanne d’Arc

Proche de son cousin Charles dont il partage l’enfance au château d’Angers, il compte parmi ses plus fidèles soutiens. De la défaite d’Azincourt (1415) jusqu’à la victoire sur les Anglais, il apporte son aide au dauphin Charles dont il est également le beau-frère grâce au mariage de celui-ci avec Marie d’Anjou. Il s’oppose fermement aux visées du duché de Bourgogne et de l’Angleterre.

Jeanne d’Arc se fait connaître de la cour du Dauphin située à Bourges, et parvient à lever le siège d’Orléans en mai 1429. La route de Reims est à nouveau ouverte, et le dauphin se fait sacrer roi sous le nom de Charles VII le 17 juillet 1429.

Ensemble, René et Charles font une entrée triomphale à Laon, Soissons, Provins, Coulommiers et Compiègne en compagnie de Jeanne d’Arc. Jacques d’Arc, son père, et le chevalier Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs et l’un de ses premiers compagnons d’armes, sont régulièrement présents à la cour du duc René d’Anjou.

Homme de culture et mécène des arts

Le roi René Ier d’Anjou rassemble autour de lui de nombreux artistes. Des troubadours, des chanteurs, des comédiens et des poètes se réunissent à Aix-en-Provence, où il tient une cour raffinée. Ce mécène entretient aussi à ses frais une troupe de théâtre. Cet homme cultivé parle lui-même plusieurs langues, et compose des poèmes. Il est notamment l’auteur du Livre du Cœur d’Amour épris, un ouvrage enluminé qui relate une histoire d’amour chevaleresque. Le roi René s’adonne aussi à la peinture et au jardinage. Curieux et érudit, il s’intéresse aussi aux sciences, en particulier à la biologie et à la médecine.

Épris par les grands idéaux liés à la chevalerie, le Roi René réhabilite l’ordre du Croissant. Seuls les hommes les mieux nés, au comportement irréprochable, pouvaient être intronisés. Le duc de Milan Francesco Sforza en fut membre.

Fidèle aux engagements des princes angevins qui l’ont précédé, René d’Anjou se montre généreux avec l’Eglise. Il finance des travaux dans plusieurs couvents de Provence et d’Anjou, et se montre généreux avec de nombreuses églises.

Homme d’État et grand bâtisseur

Mais cet amoureux des arts s’impose aussi comme un homme d’État de grande valeur. Il initie de grands travaux d’irrigation dans le Luberon et dans la vallée de la Durance, il édifie le barrage de l’étang de la Bonde, il rénove le port de Marseille et y instaure un tribunal de commerce géré par les marchands eux-mêmes. Les Provençaux renouent avec la paix et la prospérité après les ravages des épidémies, des guerres et du brigandage.

Au fil des siècles, de nombreux auteurs et chroniqueurs contribuent à enrichir la biographie du Roi René, en ajoutant des anecdotes, vraies ou imaginaires, destinées à vanter sa générosité.

Son règne est d’autant plus marquant qu’il sera suivi par une annexion de la Provence au Royaume de France. À sa mort, le comté de Provence tombe en effet dans l’escarcelle des rois de France. Cette situation explique aussi, certainement, la place particulière qu’occupe le Bon Roi René dans le cœur des Provençales et des Provençaux.

Sur les traces du Bon Roi René

De nombreux lieux et sites touristiques témoignent aujourd’hui encore du règne du René Ier d’Anjou.

Construit au début du XIVe siècle, le château de Tarascon a servi de résidence au Bon Roi René. Installé au cœur du château, un centre d’art porte son nom, et rend ainsi hommage au mécénat et à l’amour qu’il portait à toutes les formes d’expression artistique.

Près de Gardanne, le Pavillon de chasse dit du roi René a été entièrement restauré. Il est entouré d’un parc, et constitue un point de départ pour de nombreuses randonnées au cœur des collines boisées de Provence. Oeuvre du sculpteur David d’Angers, elle rend hommage à ce personnage remarquable à bien des égards.

À Aix-en-Provence, une statue a été inaugurée en 1819 sur le haut du cours Mirabeau. Vous pouvez la contempler quand vous visiterez la ville.

Le château de Peyrolles, ancienne possession des archevêques d’Aix-en-Provence, a appartenu à René d’Anjou entre 1475 et 1480. Il venait parfois s’y réfugier, à la recherche de fraîcheur et de quiétude.

Vous pouvez aussi rendre hommage à ce personnage renommé en savourant les délicieux calissons de la confiserie du Roy René, dont la fabrique se situe à Aix-en-Provence.

 

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