villa-noailles-cchillio-1.jpg

Balades Arty dans les parcs et jardins

Dans le Sud, l’art contemporain franchit les portes des musées et s’expose en plein air, bercé par les rayons d’un soleil généreux. Blotties dans des parcs et des jardins, véritables écrins de verdure, des créations insolites repoussent les limites de l’imagination.

Le Jardin de la Fondation Maeght

L’art partout

À la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence, l’art moderne a pris ses quartiers à l’air libre. Dès le mur d’enceinte, on remarque la longue mosaïque signée Pierre Tal-Coat, qui évoque des gravures rupestres. D’autres œuvres s’affichent à même les bâtiments : « Les Amoureux », mosaïque de Marc Chagall. Des vitraux de Georges Braque et Raoul Ubac, qui ornent la chapelle Saint Bernard. Et le jardin-labyrinthe de Joan Miró, avec ses formes géométriques et colorées. Conçu par le paysagiste Henri Fish, le verdoyant jardin des sculptures est un terrain de jeu pour l’œil et l’imagination. On y croise la « Fontaine » de Pol Bury, dont les bras articulés sont en perpétuel mouvement. Ou « Les Renforts », stabile monumental d’Alexander Calder. Puis, direction la Cour Giacometti, où sont disposées les sculptures du maître, et le patio, où l’on découvre le très poétique « Bassin » de Gorges Braque.

Découvrir la Fondation Maeght 

Le CAIRN centre d’art

Terre de Land Art

Au CAIRN Centre d’art de Digne-les-Bains, l’art s’exprime dans des paysages sans frontières. Aux abords du Centre d’art, le parc Saint-Benoit abrite le « musée promenade », dédié à la géologie et à l’environnement. On s’y promène sur trois sentiers : le sentier de l’eau, le sentier des cairns et le sentier des papillons. Le CAIRN est aussi l’épicentre d’un vaste royaume du Land Art, mouvement contemporain qui place la nature au centre de la création. Des œuvres fleurissent sur 200.000 hectares et 21 communes du pays dignois, dans l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence. Pour ce projet, une trentaine d’artistes ont imaginé des œuvres disséminées en bordures des villages ou le long des sentiers de montagne. Un voyage artistique à la découverte de sites naturels, de l’histoire et des traditions locales.

Découvrir le Land Art

Le parc de l’Espace de l’Art Concret

À cache-cache avec l’art

Trait d’union entre passé et présent, le parc de l’Espace de l’Art Concret de Mouans-Sartoux se déploie autour d’un château du XVe siècle et d’un bâtiment contemporain d’un vert acidulé. Ponctué d’œuvres contemporaines, il a été récemment réaménagé pour créer des jeux de lumière et inviter les visiteurs à déambuler entre les différents espaces, dont « la Clairière des jardins » et le « Bois des transparences ». Dans ce dernier se dressent 25 socles de pierre. Un mot, qui renvoie à une plante, est gravé sur chacun d’entre eux : « agneau » (pour l’agneau chaste, qui se distingue par ses fleurs bleutées), « gueule », « amour », « étoile », « griffe », « bâton », « barbe ».… Hommage à l’art contemporain, le parc de l’Espace de l’Art Concret se révèle aussi un jeu de piste. Un Space Invader y est d’ailleurs caché…

Le Jardin de la Villa Noailles

Exotisme et cubisme

Après une visite de la Villa Noailles, on s’accorde une respiration dans les allées en terrasses du parc Saint-Bernard attenant, labellisé « jardin remarquable ». Perché sur la colline du vieux château, il offre une vue dégagée sur la presqu’île d’Hyères et la mer. Conçu par le Vicomte de Noailles, passionné de botanique, le jardin de la Villa Noailles abrite une végétation exotique et méditerranéenne. En 1925, ce splendide ensemble a été complété par un « jardin cubiste », aussi appelé « jardin triangulaire », imaginé par Gabriel Guevrekian. À l’époque, les mécènes Charles et Marie-Laure de Noailles y ont reçu, lors de fêtes somptueuses, de grands noms de l’art, dont Man Ray, Cocteau, Giacometti et Picasso.

Voyage à travers le Surréalisme et l’avant garde

Le jardin de la Place forte de Mont-Dauphin

Un jardin comme au temps de Vauban

Après avoir visité l’exposition du sculpteur contemporain Ousmane Sow consacrée à la bataille de Little Bighorn, rendez-vous au pied des remparts de la Place forte de Mont-Dauphin, édifiée par Vauban au XVIIe siècle et classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici se cache un petit joyau de botanique : le jardin historique de Mont-Dauphin. On y découvre des variétés de plantes anciennes (alimentaires et médicinales, sauvages ou cultivées, locales ou importées), utilisées depuis l’époque de Vauban. Grâce à la visite contée par le jardinier, on perce les secrets de leurs usages et de leurs légendes. Créé en 2012 en amont du classement du site, le jardin historique de Mont-Dauphin, à vocation à la fois culturelle, historique et environnementale, témoigne de l’alimentation et du ravitaillement d’une place fortifiée de montagne depuis le XVIIIe siècle.

Le parc de la Venet Foundation

Art et nature en harmonie

En 1989, Bernar Venet acquiert au Muy une propriété dotée d’un vaste parc. Ouverte au public depuis 2014, la Venet Foundation raconte, dans un décor naturel hors-pair, l’art américain minimal et conceptuel depuis les années 60. Ici, les œuvres d’art qu’il collectionne depuis des dizaines d’années se fondent littéralement au paysage : « Something Green » de Larry Bell, majestueuse installation de verre effeuillé, ou la « Chapelle Stella », construction ouverte dédiée aux créations de Frank Stella. Les œuvres de Bernar Venet, gigantesques structures d’acier, complètent cet ensemble contemporain où se mêlent rêve, art et nature.

(Visite uniquement sur rendez-vous)

Découvrir La Venet Foundation

Les jardins du Musée de Salagon de Mane

Des jardins remarquables ethnobotaniques

Au Musée de Salagon de Mane, dont les vitraux ont été réalisés par l’artiste contemporaine Aurélie Nemours, les jardins remarquables racontent les liens qui unissent les hommes et les plantes depuis des millénaires : ce sont des jardins à dominante ethnobotanique. Cet écrin de nature se compose de quatre ensembles : le jardin des simples et des plantes villageoises ; le jardin médiéval, inspiré d’enluminures ; le jardin des temps modernes et enfin le jardin des senteurs. Ils explorent respectivement la flore de base, l’histoire des plantes en Occident, la flore mondiale et les odeurs des plantes. Pensé comme une création esthétique et un outil pédagogique, cet espace abrite 1700 espèces cultivées. Les jardins remarquables du Musée de Salagon constituent une riche source d’inspiration pour les artistes exposés dans l’église.

Le Jardin des migrations du Mucem

La Méditerranée racontée par les plantes

En plein centre de Marseille, le Mucem cache un jardin méditerranéen, dans les allées du fort Saint-Jean. On y accède librement. En écho à la vocation du musée, explorer les civilisations méditerranéennes, le « Jardin des migrations » est un voyage botanique sur les rives de la Méditerranée. Fleurs, arbustes et plantes aromatiques se dévoilent au fil de six étapes : « le jardin des myrtes », hommage poétique à l’Alhambra de Grenade, « les salades sauvages », dédié aux mauvaises herbes injustement mal-aimées, et « Le chemin des aromatiques et le potager méditerranéen ». Dans ce dernier, herbes aromatiques et légumes du soleil que l’on connait bien : thym, sauge, sarriette, tomate, courgette, poivron… On poursuit avec « Les jardins de la colline », hymne à la végétation du Sud, et avec « Le parcours ethnobotanique des plantes emblématiques de la Méditerranée », où l’histoire côtoie la mythologie. Dernière étape : « Les herbes de la Saint-Jean », censées éloigner les maléfices !

Le jardin du Musée national Fernand Léger

Mosaïques et œuvres monumentales

Imaginé par le paysagiste Henri Fisch, qui a aussi travaillé à la conception du jardin de la Fondation Maeght et aux extérieurs du Musée Picasso d’Antibes, le jardin du Musée national Fernand Léger de Biot est une bulle d’oxygène. De sa vaste prairie vallonnée où poussent cyprès et oliviers et bordée d’une pinède, on admire, sous différents angles, les mosaïques qui ornent le musée : une décoration monumentale sur le thème du sport (jeu de ballon et vélo), finalisation d’un projet inachevé de Léger initialement destiné au stade de Hanovre. Mais aussi des études murales de l’artiste réalisées en mosaïque par Heidi Melano, et deux grands vitraux en dalles de verre. Enfin, le parc abrite des œuvres monumentales conçues selon les projets de Fernand Léger, dont « Le jardin d’enfants », terrain de jeu pour les plus petits.

Le parc du Centre d’art contemporain de Châteauvert

Un vaste parc de sculptures à ciel ouvert

Dans l’arrière-pays varois, à mi-chemin entre la montagne et la mer, le grand parc du Centre d’Art contemporain de Châteauvert, bordé par le cours de l’Argens, compte de nombreuses sculptures de plein air. Elles évoquent, pour la plupart, les liens entre l’homme et la nature, comme « Épisode », de Sara Favriau. Représentation d’une cabane sur pilotis, elle exprime les résonances entre l’extérieur et l’intérieur. « Sabotage (camouflage) », autre œuvre signée Nicolas Daubanes, est réalisée en béton, sucre et pigments. L’artiste renvoie ici à la fragilité de la vie humaine, via le béton impérissable mais condamné à se dégrader avec le temps. Parmi les autres sculptures, « Soulèvement-Effondrement » d’Ugo Schiavi, où se mêlent un moulage du génie de la République et des éléments contemporain pour créer un contraste étonnant.

Le jardin du Nouveau Musée national de Monaco 

Le jardin de la Villa Sauber

Conçu en terrasses, le jardin de la Villa Sauber – qui abrite la première partie des collections du Nouveau Musée national de Monaco (NMNM) -, est constitué d’une végétation composite : d’anciens arbres remarquables, dont Ficus Macrophylla et Palmiers-Dattiers des Canaries. Sur le premier palier, une collection d’agrumes, hommage à la tradition qui lie la Principauté à la culture et au commerce des agrumes : citronniers, mandariniers, orangers, mais aussi pamplemoussiers ou kumquats. Sur le second palier, une magnifique roseraie a pris ses quartiers. En 2016, le NMNM a fait appel à l’artiste chypriote Christodoulos Panayiotou, qui a conçu l’installation « Le Mystère Abominable » : 35 vases plantés de rosiers positionnés sur les anciens balustres qui rythment les trois niveaux du jardin, mélange d’eau et de terre issus de fouilles archéologiques menées à Chypre. Le jardin de la Villa Sauber accueille par ailleurs d’autres œuvres de la collection du NMNM : les « Modified Social Benches » de Jeppe Hein, ou « Foreigners everywhere » de Claire Fontaine.

Le jardin de la Villa Paloma

Conçu, au départ, comme un jardin « à l’antique », le jardin de la Villa Paloma a conservé, lors de son ouverture en 2010, son aspect de jardin italien ouvert sur la ville et la mer. Il accueille plusieurs œuvres de la collection permanente du NMNM : « Blp », de Richard Artschwager, « Cloche-poche » de Jean Dubuffet (en dépôt permanent au musée), « folding house (to be continued) » de Jean-Pascal Flavien, ou encore « Motif V » de Denis Morog. On y découvre également trois installations de Michel Blazy, des œuvres en mutation perpétuelle proposant une approche sensorielle : « Sans titre », un érable dont le tronc et les branches sont dorés, « Scupltcure », un empilement de pelures d’oranges pressées. Et « Collection de Chaussures », œuvre réalisée à l’occasion de la 57ème Biennale de Venise, un cadre où un dispositif complexe nourrit des végétaux plantés dans des baskets.

Les lieux à découvrir

Fermer