La construction du Pont d’Avignon
La légende raconte qu’un jeune berger, qui s’appelait Bénezet, entendit un jour une voix venue du ciel. Suivant les instructions de Dieu, il descend des montagnes de l’Ardèche pour parler aux habitants d’Avignon et leur dire qu’il faut construire un pont. Le jeune homme est pris pour un fou et un haut dignitaire ecclésiastique le met au défi de porter un bloc de pierre sur ses épaules et de le jeter dans le Rhône. Sous les yeux d’une foule stupéfaite, Bénezet soulève une énorme pierre et la jette dans l’eau, aidé par des anges nimbés de lumière et une intervention divine.
Le Rhône servait à l’époque de frontière avec le Royaume de France. La construction du pont d’Avignon, qui commença en 1177 et s’acheva en 1185, créa un poste-frontière. La rapidité d’exécution des travaux fut vite attribuée à une intervention divine. L’utilisation de ce pont, qui suivait un parcours sinueux, était spécifique. Ces quatre mètres de large ne permettaient pas le passage de deux charrettes en même temps, les marchandises devaient donc être transportées par barque. Le pont Saint-Bénézet simplifiait toutefois grandement les échanges, il permettait de contrôler le trafic et de prélever les droits de péage. Longtemps, le pont fut le seul à permettre cette traversée entre Lyon et la mer Méditerranée. L’arrivée massive de population et de pèlerins engendra un développement soudain de la cité papale.