Une cité antique dans les Alpilles
Au VIème siècle avant Jésus Christ, les Salyens, un peuple gaulois, s’installent dans le vallon qui traverse les Alpilles. Cet endroit est l’idéal pour fonder une cité : il est situé au croisement de plusieurs voies de circulation, ce qui facilite les échanges commerciaux, tout en offrant un rempart naturel en cas d’attaques ennemies. Les Gaulois nomment leur oppidum Glanon et deviennent les Glaniques.
Du VIème au IIème siècle avant Jésus Christ, les habitants de Glanon sont influencés par la culture grecque. Les échanges commerciaux sont fréquents avec Massalia, la future Marseille. Le savoir-faire gaulois en termes d’architecture et d’urbanisme, d’organisation politique et sociale, est considérablement modifié : leur culture devient gallo-grecque. La cité présente alors de nombreuses constructions typiquement grecques : agora servant de lieu de rendez-vous pour le peuple, macellum pour accueillir le marché, bouleutérion permettant la réunion des notables de Glanon pour décider des lois, etc. La configuration des maisons construites à cette époque est typique de celle que l’on trouvait alors en Grèce, avec une cour intérieure entourée de colonnes et un bassin permettant la récupération des eaux de pluie. Un monument est construit près de la source afin de récolter les eaux de la source sacrée.
Quand César conquiert la Gaule au Ier siècle avant Jésus Christ, Glanon devient Glanum et le centre est détruit. Des monuments romains sont construits par-dessus les ruines et les bâtiments qui régissaient la vie politique de la cité sont remplacés par le forum, la basilique et la curie. Certaines habitations sont remplacées par des thermes. Les constructions autour de la source sacrée sont élargies aux divinités romaines associées au culte de l’eau.
Les barbares envahissent la cité au IIIème siècle après Jésus Christ. Glanum est pillée et détruite. Les habitants n’ont pas d’autres choix que de partir et ils s’établissent plusieurs centaines de mètres plus au Nord : le village de Saint-Rémy-de-Provence est né. La cité antique se transforme en carrière, on vient y récupérer les pierres pour construire la nouvelle ville.
Glanum est progressivement recouverte par des alluvions, des débris charriés par l’eau courante. Le mausolée rendant hommage à une famille gauloise, les Julii et l’Arc de Triomphe qui servait de porte d’entrée à la cité étaient les seuls édifices encore visibles au XVIème siècle : ils sont surnommés les Antiques. Il faut attendre 1921 pour que Jules Formigé, l’architecte en chef des Monuments historiques, initie les fouilles et que le site soit dégagé.