Grasse et le parfum
Au Moyen-âge, la ville de Grasse était surtout réputée pour ses activités de tannerie et de ganterie. Les tanneurs et maîtres gantiers sont ainsi réputés dans toute l’Europe. Mais le tannage du cuir repose sur des méthodes malodorantes, et les riches bourgeois et nobles se plaignent de l’odeur désagréable de leurs gants et accessoires en cuir. Jusqu’au jour où un artisan a l’idée de plonger ses articles dans des bains d’essence parfumée. À partir du XVIe siècle, les gants vendus par les artisans grassois sont parfumés, et les fragrances qu’ils exhalent deviennent un véritable argument de vente. La parfumerie se développe fortement dans la région de Grasse, portée par un terroir propice à la culture de plantes odorantes.
Au XVIIe siècle, des plantes issues de tous les continents sont introduites dans la région : le jasmin vient d’Inde, la tubéreuse est originaire d’Italie. Le travail du cuir est abandonné au profit de la parfumerie au XVIIIe siècle, qui devient l’activité principale de la ville au XIXe siècle : les jardins fleuris se multiplient dans la campagne. En difficulté à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, l’industrie du parfum grassoise a su se transformer et trouver un nouvel équilibre, grâce à l’image de qualité, de savoir-faire et de luxe de la parfumerie française.