Un patrimoine de montagne
Le Parc naturel du Queyras est composé de différents milieux accueillant chacun une faune et une flore particulières, véritables patrimoines de ce territoire. Sa localisation proche du 45ème parallèle, entre le pôle et l’équateur, en fait un lieu unique, regorgeant d’espèces éclectiques comme l’astragale queue-de-renard venant du Caucase ou le campagnol de Fatio, originaire des Alpes méridionales italiennes.
Les torrents qui sillonnent entre les crêtes regorgent de truites et d’insectes. Le Cincle Plongeur profite de la présence de ces derniers pour se nourrir. Ce merle plongeur profite des petits torrents pour repérer ces proies, puis marche sur l’eau pour les saisir. Grâce aux alluvions emportées lors des crues, des bancs se forment au bord de l’eau et permettent le développement d’une végétation typique de ces rives.
Une partie du territoire est parfois marquée par la sécheresse, cependant, à l’Est, la Nebbia apporte de l’humidité. Cette vapeur d’eau venue du Bassin de Pô permet à des espèces animales et végétales ayant besoin d’eau de se développer.
Les flancs escarpés du Queyras, couvert d’herbes, et la forêt de mélèzes offrent un lieu de vie idéal pour les 2500 chamois qui évoluent dans le parc. Rien que sur la commune de Ristolas, on compte 800 ongulés : bouquetins, mouflons et chamois. Les nombreuses familles de marmottes ayant élu domicile sur ce territoire attirent de grands rapaces, comme l’aigle royal, dont elles sont l’une des proies favorites.
A plus de 2400 mètres d’altitude, seules des espèces adaptées peuvent survivre, car pendant neuf mois, elles doivent subir des conditions hivernales et y résister. L’Edelweiss est l’une des plantes emblématiques de ce rude milieu : grâce à ses poils, elle est protégée du froid et peut survivre. Une forêt de mélèzes et de pins cembro a, elle aussi, réussi à s’adapter à ces conditions difficiles. Les pins sont utilisés par les ébénistes locaux qui apprécient sa légèreté.
Sur les flancs les plus ensoleillés, dont le sol est pauvre et instable, les pins à crochets sont rois. Supportant le passage des avalanches, ils permettent la fixation des sols, comme dans les ravines de gypse, et abritent la chouette de Tengmalm.
Dans le Queyras, chaque vallée possède une architecture qui lui est propre et adaptée au mode de vie des hommes qui y habitent. Ces habitations sont un véritable patrimoine bâti. Les maisons du Haut Guil, possèdent des façades aux couleurs pastel, avec un soubassement en pierre de taille et très peu de bois, contrairement aux villages situés à une altitude plus élevée. Dans la vallée des Aigues, par exemple, les habitations sont construites principalement avec du bois et les hommes vivaient à proximité de leurs animaux, dans une étable-logis.